Alors même que l’intelligence Artificielle (IA) offre à l’entreprise de réelles opportunités de transformation, son intégration dans les organisations soulève néanmoins de nombreuses interrogations. Des réflexions auxquelles les DSI vont être amenés à participer.

 

L’IA au cœur des débats

C’est un fait, l’Intelligence Artificielle n’est plus, loin s’en faut, un concept imaginaire réservé aux films de science-fiction. Aujourd’hui l’IA fait partie intégrante de notre quotidien, contribue à la création de nouveaux services, de nouveaux usages et donc, de nouveaux métiers. Plus que jamais portée par l’intérêt des géants du web pour les enjeux du big data, du Cloud ou encore de la mobilité, l’IA vivrait même actuellement un nouvel âge d’or.

Gage que le sujet est particulièrement d’actualité et suscite l’intérêt du plus grand nombre, en France, de nombreux acteurs, groupes de réflexions et institutions s’en sont ces derniers mois emparés à l’instar de l’Académie des Sciences (y compris sur les enjeux éthiques), de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes (CSNP), du CNRS, de l’INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique, qui participe à l’initiative France Intelligence artificielle #FranceIA).

Plusieurs salons s’en font également l’écho, notamment la dernière édition d’Innorobo (16-18 mai 2016, Paris) dont le premier « Tech Talk » s’est articulé autour de la « Robotique et l’IA, Droits et Ethiques ». Résumé des débats à lire sur ZDNET. Un point important y était soulevé par le psychanalyste et psychiatre, Serge Tisseron, sur la nécessité de démystifier l’intelligence artificielle et sur le risque d’idéalisation. « Nous sommes prisonniers d’un certain nombre de mots que nous employons quotidiennement et qui créent de la confusion entre le regard que nous portons sur la machine et celui porté sur l’humain. » (Parler d’’intelligence artificielle, plutôt que d’intelligence automatique, participe à cette confusion. De même l’empathie artificielle est une « empathie tronquée », ou encore l’utilisation du terme « apprentissage machine »).

 

Quel impact dans les entreprises ?

Le mouvement est donc lancé. Reste néanmoins à savoir le rôle que jouera l’IA dans les entreprises. En effet, selon une étude Gartner publiée au début du mois de mai, en 2022 les machines intelligentes et les robots pourraient remplacer les professionnels hautement qualifiés pour effectuer certaines tâches en médecine, en droit et en informatique. Il convient donc que les entreprises prennent la pleine mesure de ses impacts sur l’organisation et les hommes ainsi que ses enjeux économiques, managériaux, éthiques et juridiques. Des enjeux que le CIGREF a d’ailleurs soulevés et analysés dans son livre blanc « Gouvernance de l’Intelligence Artificielle dans les Entreprises » réalisé à l’automne 2016.

 

Les DSI à la manœuvre

Or, selon le Gartner, les DSI ont un rôle majeur à jouer dans la préparation des entreprises à l’impact à venir de l’IA sur la stratégie commerciale et l’emploi humain mais également sur la sécurité des infrastructures. Le cabinet estime ainsi que les DSI gagneraient à utiliser la vision quinquennale de l’entreprise pour élaborer un plan visant à atteindre le juste équilibre entre l’IA et les compétences humaines. Une trop grande automatisation axée sur l’IA pourrait rendre l’entreprise moins flexible et moins capable de s’adapter à un paysage concurrentiel en mutation.

Avec l’IA, les DSI pourraient également restructurer les opérations informatiques. En effet, l’Intelligence Artificielle pourrait remplacer de nombreuses fonctions sans valeur ajoutée des équipes IT, telles que l’administration du système, le service d’assistance, la gestion de projet et le support d’applications.

« Le DSI devrait confier à l’équipe d’architecture d’entreprise la tâche d’identifier les rôles informatiques qui deviennent des commodités et créer un calendrier pour anticiper ces changements possibles, souligne Stephen Prentice, vice-président chez Gartner. Il lui faudra aussi travailler avec les RH afin de s’assurer que l’entreprise dispose d’un plan pour atténuer les perturbations que provoque l’IA, par exemple en offrant aux salariés une formation et un perfectionnement pour les aider à occuper des postes plus créatifs ».

 

 

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